Joseph DUROCHER, artiste

L’image comme révélation

À treize ans, Joseph Durocher découvre la magie de la chambre noire. Dès les premières images révélées sur le papier argentique, il comprend que la photographie sera pour lui bien plus qu’un simple médium : un langage, une mémoire, une manière de capter le passage du temps. Il explore alors la photographie argentique avec passion — formats variés, jeux de contrastes, superpositions d’images — créant des œuvres à la frontière du documentaire et du rêve.

L’évolution d’un regard

L’arrivée du numérique ne fait que nourrir sa pratique. Tout en adoptant de nouveaux outils, Joseph reste fidèle à une vision artistique profondément ancrée dans la contemplation et la transmission. Son objectif : interroger la responsabilité culturelle à travers le temps, en documentant les traces, fragiles ou majestueuses, que l’architecture laisse dans le paysage urbain.

Une mémoire à préserver

Son œuvre se veut un acte de mémoire et un appel à la conscience. Il ne s’agit pas seulement de sauvegarder des images, mais de raviver une sensibilité collective : celle qui reconnaît la beauté dans l’usure, la valeur dans la trace, l’urgence dans le regard. Par la photographie, Joseph Durocher invite à voir autrement — avec attention, avec respect, avec engagement.

Entre traditions et engagement contemporain

Si son travail semble s’inscrire dans une lignée documentaire, Joseph Durocher puise aussi dans l’héritage du pictorialisme — pour sa volonté de faire de la photographie un art à part entière — tout en revendiquant l’éthique de la “straight photography”, pour son respect du réel et de la lumière naturelle. Son approche navigue entre ces courants, assumant une rigueur formelle et une sensibilité poétique, sans recours à la retouche excessive. En photographiant l’architecture patrimoniale, il pose un geste à la fois artistique, documentaire et citoyen.

Dans le silence des murs et la lumière des façades, Joseph Durocher capte ce que le temps dépose et que l’œil oublie parfois. Par son art, il nous murmure l’importance de veiller sur ce qui nous précède — non pas par nostalgie, mais pour que les générations futures puissent, à leur tour, y lire une part d’elles-mêmes.